La ventilation : pourquoi, comment ?
L’essentiel sur la ventilation :
L’air intérieur est régulièrement pollué par les activités du quotidien dans un logement.
Ventiler est primordial pour assurer un environnement sain et confortable.
Aérer vient en complément d’un système de ventilation.
Il existe plusieurs dispositifs de ventilation, à adopter en fonction de vos attentes, des problématiques et de la configuration de votre bien.
Mise à jour par Amélie le
Dans notre monde moderne, on passe 80% de notre temps dans des lieux clos, la Qualité de l’Air Intérieur ou QAI est donc primordiale. Dès lors, une ventilation efficace est un atout majeur pour votre logement, d’autant plus si vous êtes en télétravail. Ventilation, parlons-en.
Sans ventilation, pollution intérieure assurée
La vapeur d’eau est partout
L’activité humaine dans un logement est source de nombreuses pollutions, en premier lieu la production de vapeur d’eau : en exemple une personne qui dort rejette environ 400g d’eau par nuit de 8 heures, soit 2 grands verres d’eau. De plus, la cuisine, le linge qui sèche, les plantes que l’on arrose, les animaux...toutes nos activités rejettent de la vapeur d’eau dans le logement. Or, si on ne l’évacue pas, cette humidité peut être source de divers désagréments pour la santé des habitants et le logement. Elle peut aussi entrainer une surconsommation énergétique en dégradant l’isolation des murs notamment. Car la vapeur d’eau, même si souvent on la voit, peut être plus insidieuse, et être absorbée par vos parois et à terme les dégrader. Elle favorise également le développement d’acariens, de moisissures et autres éléments allergènes...
La vapeur d’eau n’est toutefois pas le seul élément qui perturbe la qualité de l’air de notre logement.
D’autres composants dans l’air ambiant
De nombreux polluants s’immiscent dans nos logements et il ne s’agit pas uniquement des gaz d’échappements du trafic routier.
Vous cuisinez au gaz ? Du benzène se forme lors de la combustion.
Vous appréciez de faire brûler de l’encens ou du papier d’Arménie, une bougie parfumée ? Ici aussi de nombreux composés organiques volatils peuvent dégrader l’air de votre logement. Attention enfin à tous les produits d’entretien, les sprays,...
Ventilez bien à la suite de leur utilisation et évitez au maximum certains produits (surtout ceux qui sentent le propre). D’après une étude du CIRC (Centre international de Recherche sur le Cancer), 91% des produits testés émettent du formaldéhyde, une substance cancérogène avérée. Bicarbonate de soude, vinaigre blanc, jus de citron et savon noirs sont vos meilleurs alliés pour un air meilleur.
Ventiler, aérer, même combat ?
Ventiler et aérer, c’est différent. La ventilation d’un logement doit être générale et permanente, c’est-à-dire qu’on doit disposer d’équipements permettant un flux d’air dans l’intégralité des pièces de votre logement (et au bureau, et dans les salles de classe, ...). Ces équipements, sont simples, il s’agit d’entrées d’air (ces petites réglettes que l’on trouve généralement en haut des fenêtres) et de bouches d’extraction souvent reliées à une VMC simple flux ou double flux, autoréglable ou hydroréglable (le Graal !).
En revanche, que votre logement soit équipé d’un système de ventilation ou pas, il est primordial d’aérer dès que possible. C’est très simple : matin et soir, ouvrez en grand vos fenêtres pour renouveler l’air de votre logement. 5 à 10 minutes suffisent. Aérer plus longtemps n’est pas plus efficace et refroidirait inutilement votre logement.
« Vous avez compris, vous avez supprimé encens et bougies, vous nettoyez le sol au savon noir et aérez deux fois dix minutes par jour. À présent, comment faire pour que votre logement soit correctement ventilé ? ».
Le saviez-vous : 3% du coût pour 30% des déperditions
On a coutume de dire que la ventilation représente 3% des coûts d’un chantier alors qu’elle est responsable de 30% des déperditions. Ce chiffre à lui seul nécessite qu’on s’intéresse profondément à la ventilation pour son aspect énergétique, une fois que l’on sait qu’une mauvaise ventilation peut développer des allergies, des maladies ou des troubles respiratoires, l’accessoire devient alors primordial.
Comment bien ventiler votre habitation ?
Pas de mystère, elle doit être munie d’un système de ventilation. D’ailleurs lors de travaux, la règlementation impose la mise en place d’entrée d’air aux fenêtres des pièces de vie, c’est-à-dire chambres, salon, séjour, salle à manger, dès que l’on change les fenêtres ou qu’on isole des murs.
Toutefois, disposer seulement d’entrées d’air, bien que nécessaire, n’est pas suffisant. Pour bien ventiler il faut également que l’air soit aspiré et balaie l’intégralité de votre logement. Pour ce faire, un dispositif d’extraction, VMC ou ventilateur ponctuel, équipe les pièces humides : cuisine, salle de bains, WC.
Ainsi, votre logement est équipé pour que l’air neuf entre par les fenêtres puis que l’air vicié soit aspiré par les bouches d’extractions des pièces humides. Ultime vérification : que les différentes portes intérieures (cuisine, salle de bains, chambre,...) ne fassent pas obstacle, surtout si vous avez refait le sol avec un parquet flottant par exemple. Les normes réclament de 1 à 2 cm de vide en dessous des portes pour laisser passer l’air correctement.
Petit aperçu des systèmes de ventilation
On distingue différents types de ventilation selon les configurations rencontrées dans les logements, tous répondant aux normes françaises en la matière. Et le bon choix repose aussi sur le bon compromis entre le débit maximal pour assurer une bonne QAI et un renouvellement d’air minimal afin de réduire les besoins de chauffage.
Le système le plus classique est la ventilation simple flux qui évacue à l’extérieur l’air du logement et le renouvelle ainsi. Cette ventilation simple flux existe sous différentes formes :
- la ventilation autoréglable
- la ventilation hygroréglable, de type A ou B
- la ventilation répartie, quand la configuration du bien nécessite de s’adapter
- enfin, la ventilation par insufflation (qui insuffle de l’air neuf dans les pièces, plutôt que de l’extraire)
Un autre dispositif a le vent en poupe ces derniers temps, il a la particularité d’éviter les entrées d’air froid en recyclant une partie de la chaleur de l’air extrait, il permet aussi d’aller au-delà des débits de ventilation réglementaire, c’est la ventilation double-flux. Attention toutefois, une mise en œuvre correcte est complexe, encore plus en rénovation et au moins deux fois plus qu’en simple-flux, l’entretien est primordial et nécessite de changer régulièrement les filtres du dispositif.
FAQ
Comment m’assurer que ma VMC fonctionne ?
D’accord, je viens de vérifier et j’ai bien une ventilation chez moi, comment m’assurer de son bon fonctionnement et de son efficacité ?
De la buée sur le miroir longtemps après la douche, des serviettes qui sèchent mal dans votre salle de bains, pire, des moisissures ou des traces noires à l’angle de certaines pièces, votre ventilation est défaillante. Voyons déjà si elle aspire : découpez une feuille de papier toilette et plaquez-la sur la bouche d’extraction, celle-ci devrait se maintenir. Si ce n’est pas le cas, vérifiez dans votre tableau électrique que le circuit l’alimentation de la VMC est bien enclenché.
Votre VMC n’aspire pas, l’alimentation semble correcte, vous percevez un bruit de fonctionnement ? Peut-être est-ce une des gaines
De l’eau provient d’une bouche de ma VMC ? Est-ce normal ?
Absolument pas et vous faites bien de vous en affoler. Très souvent, les gaines de ventilation posées ne sont pas isolées du froid. Dès lors, en extrayant de l’air gorgé d’humidité au travers de ces gaines, l’humidité se condense et s’accumule. Selon le soin apporté lors de la mise en œuvre, l’eau peut s’accumuler, réduire le débit de ventilation et à de rares occasions, goutter à l’intérieur de votre logement.
Mes fenêtres sont récentes mais il n’y a pas d’entrées d’air comme évoqué dans l’article, que faire ?
Ceci constitue une défaillance forte de votre menuisier. Adressez-lui un courrier recommandé afin de lui signaler le défaut et la non-information lors de la visite technique qu’il a réalisé dans votre logement. Signalez-lui que vous souhaitez qu’il réalise à ses frais le remplacement des ouvrants et que, conformément au NF DTU 36-5 P1-2 au § 4.1 concernant la conservation des performances des fenêtres :
Les orifices des fenêtres destinées à être munies d'entrées d'air doivent être réalisés en usine et non reprises sur chantier.
Je peux entretenir moi-même ma VMC ?
La laine minérale traditionnelle peut durer entre 20 et 30 ans, tandis que d'autres matériaux comme la mousse expansive peuvent durer plus longtemps.
En plus de prendre en compte la durée de vie du matériau, il faut considérer l’évolution des normes et des techniques qui permet d’atteindre de nouveaux niveaux de performances et implique des mises à jour.
Il peut être difficile de juger par soi-même de la dégradation ou de l’affaissement des matériaux, alors le meilleur conseil reste, justement, de vous faire conseiller par un professionnel qui vous établira un diagnostic précis.